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Une chance inouïe

LCI, chaîne téléachat de Bouygues, le 20 mars 2001.
La « gauche » commente les résultats des élections municipales et le mécontentement social. « L’augmentation du Smic a des effets pervers que l’on connaît », se défend le « socialiste » Jean-Marie Le Guen. Sur fond de cours de la Bourse du jour (+ 1,37 %), Arlette Laguiller évoque la vie des 4 millions de pauvres. Le chef écologiste Jean-Luc Bennahmias ricane. Puis il explose : « Quand on rencontre l’extrême gauche mondiale, notamment à Porto Alegre, ils disent : “Attendez, mais la France elle est gouvernée à l’extrême gauche pour le reste du monde.” » Le Guen ne peut réprimer un sourire. L’apercevant, Bennahmias se déchaîne : « La politique gouvernementale, telle qu’elle est menée, nos camarades, les gens que nous connaissons, disent : “Vous avez une chance inouïe en France !” »

Pour relire pas relu

Les trépignements des intellectuels médiatiques ne datent pas d’hier… PLPL se souvient du temps où se pratiquait déjà la « guerre humanitaire ».

L’intellectuel de salon se délecte d’un frisson : exhorter l’Occident à bombarder les populations des pays où ses livres se vendent mal et où, par conséquent, le totalitarisme menace.

En 1979, le Front sandiniste de libération nationale balaye le dictateur Somoza et socialise l’économie. Les États-Unis réagissent en armant une guérilla d’extrême droite, la « Contra », dont les miliciens sèmeront la mort et la désolation. Un rapport américain (février 1999) affirme que cette même stratégie aurait fait plus de 200 000 morts au Guatemala depuis 1960, et accuse l’armée soutenue par Washington de s’être rendue coupable d’« actes de génocide » contre le peuple maya.

La situation au Nicaragua a ému plusieurs dizaines d’intellectuels au grand cœur. En France : Bernard Henri-Lévy (Laisse d’Or de PLPL), Fernando Arrabal, Claudie et Jacques Broyelle (tous trois anciens militants maos), Emmanuel Le Roy-Ladurie, Jean-François Revel (bonze chauve du journal Le Point), Léonid Pliouchtch et Pierre Daix (biographe d’Aragon puis hagiographe de Pinault), etc. Estimant que « l’avenir de la démocratie est actuellement mis en jeu au Nicaragua », les pétitionnaires supplient le Congrès américain « dans un esprit de solidarité démocratique, de reconduire l’aide à la Résistance nicaraguayenne » (Le Monde, 21.03.85). C’est-à-dire d’intensifier les massacres perpétrés par la Contra. Car, pour l’état-major de Saint-Germain-des-Prés, « la reconduction de cette aide est nécessaire d’un point de vue stratégique : la junte sandiniste n’a jamais caché que son but est l’intégration de toute l’Amérique centrale en une seule et même entité marxiste-léniniste ».

Ils concluent : « Le monde libre attend votre réponse. Ses ennemis aussi. »

     

 
   
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