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pointj.gif (73 octets) JOURNAL MALADE
Avertissement
Ces textes érotiques de C. B. peuvent choquer les âmes sensibles et sont contre-indiqués, dans la plupart des législations, aux personnes mineures. Évitez-les si vous êtes dans l'un ou l'autre cas !

      

 

 

 

Charles Bösersach

JOURNAL MALADE

 
 

Semaine du 25 juin au 1er juillet 2001.

 
 

   

 25 juin

Lorsque je dors avec une femme (J., le plus souvent), je redoute de me réveiller aux côtés d’une morte. Je me réveille souvent à partir de cinq heures du matin, j’écoute, au besoin je touche le corps que je côtoie, pour m’assurer qu’elle est « encore en vie ».

 ma.26

Brune, épilée ; la main habituée (autonome).

Elle dit que je la séquestre. J'ouvre la porte, je dis voilà, tu t'en vas si tu veux. Ça marche chaque fois : elle fond en larmes, se jette dans mes bras et demande pardon.

Slip & s.gorge non assortis : contrariant.

La fille jolie, seule, nue, perdue au fond des bois. Le soir tombe.

 me.27

M. a disparu. J'ai fait tous les bars, personne ne l'a vue.

(avec S., fin d’AM) : le brouhaha du café s’est encore éloigné ; nos mains se touchent presque. Je bande un peu.
— Sérieusement, j’aimerais vous revoir. Vous êtes tellement…
— Tellement ?
Je baisse la tête (pas d’idées, trop d’idées).
— Disons que j’ai plaisir à discuter avec vous.
— Et J. ?
Je prends l’air offensé. Elle insiste :
— Vous allez laisser tomber ? Vous auriez tort. Profitez-en tant que vous pourrez. Elle est plutôt mignonne et drôlement vicieuse paraît-il.
Répondre quoi ?

 28

Parfois elle me voudrait plus ardent — mon manque d’entrain devrait participer aussi de son excitation.

Une arme pour se défendre, menacer (obtenir d’une femme ce qu’on ne pourrait exiger autrement).

nue, dans les bois, attachée à un arbre. arrivent les méchants…

 29 juin

Avec J. visiter une quincaillerie en imaginant, pour chaque ustensile, un usage bien particulier. Elle rit.

(petit objet de désir, la queue de cheval, le blouson près du corps et surtout le pantalon (lire : le petit cul) délicieux. elle a douze ou treize ans)

détails, détails

 30 juin

Lors de mondanités m’aborde une jeune femme d’une beauté exceptionnelle.
— Tu ne te rappelles pas de moi ?
J’ai beau chercher…
— S.B.
J’en reste pantois. S.B., connue à dix-huit ans, s’est métamorphosée ; de j. fille sympathique elle est devenue jeune femme rayonnante.
— Et… qu’est-ce que tu fais ?
— J’ai arrêté d’écrire, j’ai arrêté de peindre mais — j’ai fait un bébé !
Quel dommage, quels dommages…

J. à table avec moi, dans la cuisine. Je lui demande d’ouvrir la bouche et de baver sur la table.
Ses cheveux repoussent. J’hésite.

ce sentiment, désormais, que quoi qu’il arrive, je ne serai plus jamais perdu (je n’ai pas trouvé dieu, non ; simplement, aujourd’hui, je me fous d’être perdu)

 dimanche 1er juillet…

M. a fait une tentative de suicide. L'hôpital l'a renvoyée chez son père. Elle m'a téléphoné. Son père et ses frères la battent. Et ils la baisent aussi. Elle a marmonné quelque chose comme « ils recommencent leurs saloperies ». Je lui ai dit de se sauver, de revenir ici (dans cette ville). J'ai murmuré « Je t'aime ». Elle a fondu en larmes. J'ai raccroché, écœuré.

(J.) légers progrès quant à envisager certains projets

(phimosis)

   

 

Charles Bösersach

Charles Bösersach  
    

  
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