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pointj.gif (73 octets) JOURNAL MALADE
Avertissement
Ces textes érotiques de C. B. peuvent choquer les âmes sensibles et sont contre-indiqués, dans la plupart des législations, aux personnes mineures. Évitez-les si vous êtes dans l'un ou l'autre cas !

      

 

 

 

Charles Bösersach

JOURNAL MALADE

 
 

Semaine du 11 au 17 juin 2001.

 
 

   

 lundi 11

M : en faire petit commerce. J'ai des amis qui ne diraient pas non, et de fil en aiguille (et de fille en aiguille)...

Il se penche sur elle, lui souffle dans le cul. Il paraît que l’on peut en mourir.

Donc : c’était la guerre. Les petits personnages allaient vaillamment à la rencontre de leur destin. Les bonshommes des deux armées étaient identiques à ceci près : ceux qui venaient de gauche mouraient, ceux qui venaient de droite les tuaient. Ils tuaient sans méchanceté. C’était tout simplement inévitable. La méchanceté, délectable, se situait au-dessus de la feuille de papier.

 mardi 12

« Just married », le sexe et l’anus exagérément dilatés.

Ce film où l’on voyait un homme éjaculer interminablement. Au plaisir du début succède rapidement une profonde douleur. Déprimante. (À la fin il ne reste de lui qu’un petit sac de peau.)

 13 juin

Suis en train de m’affaisser.

M : Elle dit que je ne l'aime pas. Elle dit qu'elle ne veut plus me voir. Je l’ai giflée. Le soir chez A. avec quelques « amis ». M. a bien servi. Quand elle a un peu bu et qu'elle est en situation, elle ne dit plus rien, elle fait tout ce qu'on veut. (Mais pas osé parler d’agent.)

 j.14

« Au cirque » : lancer de couteau sur la femme attachée au poteau, trampoline électrique, prisonniers traînés par terre par des chevaux, éléphants écrasant des enfants, femmes livrées aux fauves, clowns (clochards ivres s’entre-tuant — avec musique burlesque). À compléter.

 v.15

Je lui touche le bras, elle se retourne excédée. J’ai ce sourire triste.
— J’ai besoin de savoir…
— Vous êtes amoureux ou quoi ? à votre âge…
Sourire encore plus tristement. Nous allons dans un café.
F. se montre bien plus discrète et fine que nous le pensions. (Belle femme d’environ quarante ans. Longue chevelure noire, corps, jambes. Fesses.)
— Je n’ai pas de chance… je croyais que…
— Oubliez-la, elle se moque de vous !
— On croit être plus sage avec l’âge et puis…
(Toutes ces phrases qui ne se terminent pas créent une sorte de vide qui nous aspire, ensemble. Combien de temps pour être dans son lit ?)

 sam.

M. Nous nous sommes battus. Elle voulait partir (où ?). Elle a eu ce mot, cette phrase de mélo : « Tu me détruis ».
Je me suis moqué d’elle. Après elle pleurniche en répétant quelle est petite, qu'elle est trop petite. Puis « câlins » (bonne partie de trou du cul).

(par ailleurs) — c’en est arrivé à un point de complication inextricable. J. ne sait pas pour F. Elle se doute que certains moments sont désirés par « une autre ». À F. je dis ce que je veux. Je me délecte de sa pudibonderie : si elle baise volontiers, c’est à peu près tout (sucer relèverait de la plus haute fantaisie : pratique perverse et répugnante) mais je peux la baiser de — presque — toutes les manières et à peu près n’importe où : du moment que le truc est dans le machin, F. considère l’exercice comme « conforme ».

 dim.17.06

Souvenir de ces « figurilla de odio » vues au Brésil : momies d’enfants mutilés, amputés — cicatrices nombreuses et inutiles. Ce sont des objets abominables, effrayants et dont le prix est inimaginable.
La rumeur prétendait que ces enfants, des fillettes surtout, étaient enlevés, violés, torturés, mutilés avec acharnement dans le seul but de produire ces statuettes de haine. Certains disaient aussi que ces statuettes étaient accompagnées de photographies, voire de films, montrant toutes les étapes du processus, l’enfant étant maintenu en vie le plus longtemps possible.
(Photos de l’enfant « intacte ». Photos du viol, des tortures puis du dépeçage (organes jetés aux chiens). L’expression de ces statuettes est affreuse, mais cela tient peut-être davantage à la science du taxidermiste qu’à une réelle expression de souffrance…)
J’ai pu une fois obtenir qu’on me montre quelques images du viol. Moins d’une minute d’images de mauvaise qualité, d’une violence insupportable. Pas de son. Quatre ou cinq hommes visiblement ivres, en treillis, le visage masqué. Une fillette attachée sur un matelas. Un homme, pantalon baissé, qui besogne la fillette avec un rictus effrayant. Un chien qui passe. Fillette terrorisée, tête ballant, yeux grands ouverts. Visiblement, elle crie. Puis rien. La cassette finie. J’ai demandé qu’on la repasse, trois fois, fasciné, mal à l’aise. Puis je suis retourné examiner la statuette. Un avant bras manquait. Moignon couleur cuir. « Machette », précisa notre hôte, voyant que je m’intéressais. Cicatrices partout, comme un gribouillage. Un pied écrasé, difforme (étau). Yeux fixes, visage relativement épargné elle se tient en tailleur, posée sur le pallier d’une belle villa qui surplombe la baie de Guanabara.

   

 

Charles Bösersach

Charles Bösersach  
    

  
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