16.

Non, je n’ai pas offensé Dieu. Qui donc d’ailleurs pourrait l’offenser ? Qui serait suffisamment fort ? Que serait Dieu sinon ? Une exubérance alvine ?

Bûchers et guillotines, me pendra-t-on à nouveau ?

Dans « soif » il y a mon sang, celui qui coule des veines des vipères ; il perle sur mes doigts. Coupons, coupons, cisaillons tout ce qui outrepasse la chevauchée de l’homme. Dans « sang » il y a menstrues, celles qui me lessivent, celles qui s’abreuvent dans des bouches dévoreuses de vie. Dans « menstrues » il y a dent, celle que je plante dans son dos, celle que j’abandonne sur son corps après avoir joui ; je n’ai rien senti, je n’ai pas souffert. Dans « dent », il y a œil et dedans la poutre agrémentée de mille clous. Ils m’ont arraché un œil avec leurs crocs galeux. Le Saint-Esprit s’est perdu entre elle et moi.

Dans « sein », il y a la main qui caresse et l’étouffoir des orgasmes dégénérés. Sous ces seins il y a cette vulve et dans cette vulve rancit mon vit transi. Sur ce vit, il y a lèpre et choléra qui se disputent les dernières parcelles offertes en sacrifice. Ce que nous avons joui dans ces cris et cette sueur. Il m’a foutu les fosses nasales ; je suis devenu sourd. Mes tympans ont implosé sous la charge.

Dans son cul j’introduis :
une tige de rose rouge
mon poing perdu
une faucille et un marteau
la verge pour battre le chien
une infinité d’instants espacés.
Dans mon cul j’introduis :
une pomme de terre pourrie pour qu’elle germe
une tige de fer rouillée
une ruche
la verge du chien
un couteau à cran d’arrêt
sa tête pour qu’elle suffoque.

  

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