J’explique aux plus jeunes ce qu’il est bon de savoir lorsque l’être est encore vierge
de toute confrontation
de toute étreinte
de toute émulation
de toute friction
de toute dénégation.

Je me masturbe, vous vous masturbez ; je m’exerce à faire glisser langoureusement la vie le long de mes joues et dans mes rêves et dans mon esprit.

Je me masturbe, vous vous masturbez
l’esprit
Que non !
Que non !

Je me masturbe, je jouis de la vie, seul comme au premier jour, seul comme un anus à jeun, sans fèces. Je me masturbe au grand jour et n’ai point honte de me dévoiler devant tous mes frères.

Je viole hommes et femmes, je fornique avec tout ce que la création m’a offert, dans mon ventre, protégé des regards.

Et puis j’ai aussi hébergé mon ego dans le colon, juste en-deçà de la digestion pour que, les jours de chiasse, il puisse, à temps, se mettre en berne.

  

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