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Sciences Humaines 105 - 01/00
 

 

De La Distinction
à la « gauche de gauche ».

Philippe Cabin.
Sciences Humaines
, n°105, mai 2000, p.29.

 

 

 

 

Après un brillant parcours scientifique, Pierre Bourdieu va s'engager dans le mouvement social, tout en gardant une posture d'intellectuel « au-dessus de la mêlée. »

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Alain Nogues/Sygma

pointg.gif (57 octets) Pierre Bourdieu naît en 1930, à Denguin (Hautes-Pyrénées). Son père est fonctionnaire des Postes. Il entre à l'École normale supérieure en 1951. Provincial, d'origine modeste, P. Bourdieu est confronté dans cette école à la culture des bourgeois. Selon certains de ses camarades de l'ENS, de cette expérience daterait un ressentiment à l'encontre du monde parisien intellectuel (1). Contrairement à beaucoup de ses pairs, il n'entre pas au Parti communiste, et manifestera toujours une méfiance à l'égard des appareils. Agrégé de philosophie en 1955, il part en Algérie où il est assistant à la faculté des lettres d'Alger. Il mène alors ses premiers travaux, sur les transformations sociales de l'Algérie. Rentré en France en 1961, il enseigne à la Sorbonne, puis à l'université de Lille.
En 1964, il est nommé directeur d'études à l'École pratique des hautes études (future EHESS) : il publie ses premières enquêtes sur l'école et les pratiques culturelles (Les Héritiers. Un art moyen). P. Bourdieu est à cette époque sous l'aile de Raymond Aron (lui aussi normalien et agrégé de philosophie devenu sociologue), qui voit en lui un futur «grand» et lui confie la codirection du Centre européen de sociologie historique. Les deux hommes se brouilleront en 1968 et P. Bourdieu fonde son propre laboratoire. La crise de mai 1968 le laisse sceptique : il n'en publiera une analyse qu'en 1984 (dernier chapitre de Homo academicus). À partir de cette époque, P. Bourdieu poursuit un objectif : fonder son école de sociologie. Il lance de nombreux travaux à partir de son centre à l'EHESS, crée en 1975 sa propre revue, Actes de la recherche en sciences sociales. En 1979, il publie La Distinction, son ouvrage majeur, et reçoit en 1981 la consécration en devenant titulaire de la chaire de sociologie au Collège de France (le CNRS lui décernera sa distinction suprême, la médaille d'or, en 1993). Une ascension qui s'est réalisée au prix de ruptures, plus ou moins brutales, avec nombre de ses collaborateurs les plus illustres : J.-C. Passeron, L. Boltanski, C. Grignon, J. Verdès-Leroux... Sa position ancrée dans l'Hexagone, P. Bourdieu va se tourner vers le marché intellectuel international, notamment les Etats-Unis, où il fait de fréquents voyages (universités de Princeton, de Pennsylvannie). De fait, il est un des intellectuels les plus reconnus en Amérique, où son œuvre suscite une quantité considérable de commentaires. Les années 90 marquent un changement de stratégie. En 1989-1990, il préside une commission de réflexion sur les contenus de l'enseignement. L'ouvrage collectif La Misère du monde (1993) est présenté, en quatrième de couverture, comme «une autre façon de faire de la politique». Lors des grèves de décembre 1995, il participe à un «appel des intellectuels en soutien aux grévistes», apporte son appui au mouvement des chômeurs de janvier 1998, ainsi qu'aux intellectuels algériens. Il part en croisade dans la presse (2). Il passe du statut de sociologue à celui de prophète, fustigeant les experts, les journalistes, les «essayistes de cour» et à travers eux, le néolibéralisme.

 

Notes

(1) D. Swartz, Culture and Power : The Sociology of Pierre Bourdieu, University of Chicago Press, 1997. Voir aussi le livre d'entretien avec L.J.D. Wacquant, Réponses, Seuil, 1992.
(2) «Pour une gauche de gauche», Le Monde, 8 avril 1998.

 

pointg.gif (57 octets) Le « champ » bourdieusien

Le camp de base académique
- Le Collège de France : P. Bourdieu est titulaire de la chaire de sociologie.
- L'Ecole des hautes études en sciences sociales : il y est directeur d'études depuis 1964.
- Le centre de sociologie européenne : fondé par P. Bourdieu, rattaché au Collège de France, à l'EHESS et au CNRS.

Revues et éditions
- Actes de la recherche en sciences sociales : fondée par P. Bourdieu en 1975, éditée par le Seuil.
- Liber, revue internationale des livres, dirigée par P. Bourdieu.
- La collection « Raison d'agir », émanation de la revue Liber : publie des pamphlets. Par exemple, Les Nouveaux Chiens de garde (S. Halimi).
- La collection « Le sens commun », aux Éditions de Minuit.

La nébuleuse de la « gauche de gauche»
- Attac : Association pour une taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens, fondée en juin 1998.
- AC ! (Agir ensemble contre le chômage), fondée en 1993.
- Club Merleau-Ponty, fondé en 1995, contre le libéralisme et la pensée unique.

Des médias «amis»
- Le Monde diplomatique : mensuel dirigé par Ignacio Ramonet, en pointe dans le combat contre « la pensée unique ».
- Les inrockuptibles : l'hebdomadaire culturel confie à P. Bourdieu la rédaction en chef d'un numéro spécial en décembre 1998.

 

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