TRAVAIL, ÇA VA ÊTRE TA FÊTE...#2
Festival de films anti-boulot le 1er mai 2008 à Montpellier
proposé par l’équipe des films Attention Danger Travail et Volem rien foutre al païs et Les Cinémas Diagonal (voir le pdf du programme)
En 2004, l’équipe d’Attention danger travail (Carles, Coello, Gonzalez et Goxe) concoctait avec le cinéma Diagonal la première édition de « Travail, ça va être ta fête », un festival de films ayant pour devise « ne plus perdre sa vie à la gagner ». Au programme, une sélection de longs-métrages « anti-boulot » droit sortis des années soixante-dix : L’An 01, Charles mort ou vif, La vie t’en as qu’une ou encore Themroc, que Claude Faraldo était venu présenter à Montpellier lors d’une soirée mémorable.
Quatre plus tard, la même bande, à l’origine entre temps de Volem rien foutre al païs, nous invite à découvrir de nouveaux films anti-boulot mais tournés cette fois-ci dans les années quatre-vingt, à contre-courant de l’esprit du temps : Deux lions au soleil (1980) du récidiviste Claude Faraldo (disparu en début d’année) et la très loufoque Comédie du travail (1987) de Luc Moullet qui viendra débattre avec les spectateurs du Diagonal de son Objet Filmique Non Identifié. Enfin, cerise sur le gâteau, Carles, Coello, Gonzalez et Goxe présenteront, tout frais sorti du banc de montage, Qui dit mieux ?, film monté à partir des projections-débats houleuses d’Attention danger travail. Aux dernières nouvelles, nos quatre lascars seraient à la recherche de films anti-boulot des années quatre-vingt-dix, en vue de la prochaine édition de « Travail ça va être ta fête » qui ne devrait avoir lieu qu’en… 2012. Non aux cadences infernales !
Qui dit mieux ? |
sur la capacité que nous avons aujourd’hui à débattre librement, collectivement et sans intermédiaires de questions qui nous concernent directement. Dans ces théâtres improvisés, le moins qu’on puisse dire c’est qu’on ne s’est pas souvent ennuyé. Les réalisateurs | |
Jeudi 1er mai Séance en présence des réalisateurs et de la productrice | ou il claque la porte. Ces heures de débats, nous les avons filmées, puis patiemment, nous avons pétri cette matière singulière. Qui dit mieux ? n’est pas la suite d’Attention danger travail et de Volem rien foutre al païs. C’est plutôt une digression, un écart inattendu, une échappée belle du côté de la parole lorsque celle-ci s’évade du carcan médiatique, n’obéit pas aux dispositifs verrouillés où règnent les experts auto-proclamés et tous ceux qui parlent en notre nom. En quelques heureuses occasions les salles de cinéma ont ressemblé à de joyeuses sociétés bavardes avec leurs allures d’agora impromptues et imparfaites où se sont mêlés propos dissidents, critiques acerbes et… discours convenus. Finalement, il se pourrait que Qui dit mieux ?, en même temps qu’une proposition cinématographique décalée soit, soit aussi un document précieux | |
Pierre Carles, Christophe Coello, Stéphane Goxe France, 2008, 1h30, avec les spectateurs des salles Art et Essai Mais qu’ont-ils tous à s’agiter et à partir ainsi et à parler ainsi, comme si leur vie en dépendait ? Il y a quelques années, le documentaire Attention danger travail avait copieusement fait causer dans ces drôles de chaumières que sont les salles de cinéma. Et le spectateur, lorsqu’il est bousculé par un film, il râle et il ergote, il se marre et il s’insurge, il exprime un malaise | ||
La comédie du travail | ||
À travers un canevas très simple, mais suffisant pour dresser un décor, Moullet explore le monde du travail dans les années 80 et nous montre avec un humour critique bien personnel, un certain nombre de réactions types face au chômage, telles qu’elles sont vécues par trois personnages opposés : | Luc Moullet
- Françoise Duru, trente ans, célibataire, est un tempérament zélé. Employée à l’Agence pour l’Emploi, elle fait le désespoir de ses supérieurs en trouvant du travail à tous les inscrits au chômage. | |
Deux lions au soleil | A la suite d’une panne de voiture sur la route du retour des vacances, Paul et René, deux quadragénaires lassés de leurs illusions perdues, décident de devenir des lions et de partir vers le soleil. Refusant dorénavant le travail à l’usine, le métro, la routine, ils vont vivre de petites escroqueries et rencontrer l’amour au détour de leur aventure. Jean-Luc Douin, Le Monde |  |
Claude Faraldo |