Réflexions sur l'université

  

Réflexions sur l'université
suivies d'un entretien inédit
Noam Chomsky

Textes réunis et présentés par Normand Baillargeon.

On ne présente pas Noam Chomsky et c'est une grande chance pour les éditions Raisons d'agir que de pouvoir éditer un de ses livres. Un livre projet sur une question essentielle pour son auteur, linguiste majeur et universitaire, puisqu'il porte sur la définition même de l'université. C'est un livre qui touche en cela à des questions très débattues en France ces dernières années avec la réformes des universités qui se déroule dans le cadre du « processus de Bologne ». Questions auxquelles les éditions Raisons d'agir ont déjà consacré un livre (Le cauchemar de Humboldt) qui a marqué la communauté de l'enseignement supérieur et de la recherche. C'est enfin un livre original au sens où il reprend et regroupe des textes anciens de Noam Chomsky et un entretien récent qui montre la force et la constance du point de vue développé par l'auteur dans ces matières.
Étonnamment, les idées de Chomsky sur l'éducation en général et sur l'université en particulier, bien que fortes et originales, restent, malheureusement et très injustement, peu connues et inexplorées, surtout dans le monde francophone.
 Chomsky défend une conception claire et exigeante de l'université.
On a souvent noté l'influence que la pensée de Wilhelm von Humboldt (1767-1835), notamment par son rationalisme, son libéralisme et la place qu'elle fait à l'idée de nature humaine, a exercé sur la pensée de Chomsky. C'est tout particulièrement le cas de sa réflexion sur l'éducation. C'est bien, pour l'essentiel, à la conception normative de la nature et des fonctions de l'université que ces idées commandaient déjà chez lui, que Chomsky est resté profondément attaché. Il défend à la fois une position idéaliste faisant de l'universalité et de la recherche désintéressée le but même de l'université tout en analysant avec acuité tout ce qui dans la réalité doit être surmonté pour qu'il en soit ainsi et que l'université surmonte la pression des intérêts particuliers dont elle est l'objet.

 

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