TARTUFFES !

Édouard de Rothschild est désormais propriétaire de Libération. Claude Perdriel, lui, possède un autre périodique de « gauche », plus gras tant il est gavé de réclames, Le Nouvel Observateur. Laurent Joffrin est son employé. Perdriel vient de justifier son engagement citoyen au service de la liberté de la presse : « Si je crois à la qualité de l’information d’un journal, je crois et j’accepte plus facilement les pages de publicité que je lis. De plus, comme les articles sont plutôt longs chez nous, le temps d’exposition à la page de publicité est plus grand. Hé, hé ! » (Stratégies, 16.12.04). Télérama avait consacré toute sa « une » aux propos de Patrick Le Lay sur le « temps de cerveau disponible » vendu aux annonceurs. Cette fois, le Tartuffe Télérama n’a pas réagi : le téléramisme ménage les médias qui portent une barbe rose. En 1989, Franz-Olivier Giesbert, aujourd’hui animateur d’une émission de téléachat littéraire, a justifié le propriétaire d’un média qui censurerait un point de vue contraire à ses intérêts : « Ça me paraît tout à fait normal. Tout propriétaire a des droits sur son journal. D’une certaine manière, il a les pouvoirs. Vous me parlez de mon pouvoir, c’est une vaste rigolade. Il y a des vrais pouvoirs. Le vrai pouvoir stable, c’est celui du capital. Il est tout à fait normal que le pouvoir s’exerce. Ça se passe dans tous les journaux. » (cité sur France culture, 21.1.05). Giesbert dirige Le Point, qui appartient à François Pinault, dont Alain Minc est l’ami et le conseiller. Minc est aussi le président du conseil de surveillance du Monde, qui possède Télérama. Le téléramisme préfère batailler contre la méchanceté et la guerre, pour l’art, la nature, les enfants et la gentillesse. Mais face aux gentils médias et au capital délicieux, il y a l’affreux PLPL(Lire notre dossier dans le journal papier)
   

 


La lutte est acharnée mais
PLPL ne décerne la laisse d’or
qu’au plus servile.

 

E st-ce Pascal Lamy ou Bernard Guetta qui a jappé : « Le ralliement à l’idée européenne paraît achevé » ? Est-ce un sondeur-imbécile (en un seul mot) qui, devant son ami Nicolas Weill (Laisse d’or de PLPL), a pontifié dans Le Monde : « L’opinion publique se trouve à l’état gazeux » ? Non, c’est Dominique Reynié, « politiste » fat et verbeux, greluchon du Medef et histrion des médias. Le truc de Reynié – comme de tous les sondeurs-imbéciles –, c’est d’utiliser l’« opinion » pour promouvoir les rêves d’Ernest-Antoine Seillière. Ainsi, « des entreprises totalement privées (comme la construction du viaduc de Millau) recomposent la représentation du réel » de l’« opinion », la rendant « rétive » à un discours antilibéral. Dorloté par la presse, Dominique pontifie : nous vivons un « moment complexe » ; l’opposition à la dictature du capital traduirait le « désir de rester dans un ordre dépassé ». Quand il ne dégaze pas sa propagande « chez Christine » (Ockrent), quand ce merlan de séminaire ne gave pas de son « enseignement » les larves de Sciences-Po, quand il n’écrit pas un « livre » avec le balladurien proaméricain Pascal Perrineau (Laisse d’or de PLPL), Reynié lèche Daniel Cohn-Bendit (Laisse d’or de PLPL), « le seul homme politique véritablement européen ». Puis il dégoise au centre de réflexion que dirige Francis Mer, ancien vice-président du Medef. Entre les deux tours de l’élection présidentielle, Pascale Clark a convoqué l’ami Reynié sur France Inter pour colporter de la peur et ainsi faire voter Chirac. Le « spécialiste », aujourd’hui membre du « conseil scientifique » de la fondation mise en place par l’UMP, a alors affirmé que Le Pen risquait d’être élu à l’Élysée. Son explication : « Il y a trois façons de voter Jean-Marie Le Pen : en votant Jean-Marie Le Pen, en votant blanc ou nul, ou en s’abstenant. » Mais, Dominique, il n’y a qu’une seule façon de venir chercher ta laisse : libère-toi de l’absurde amour-propre qui t’empêche de te mettre franchement à quatre pattes sur le macadam.