| voir un cerveau de la taille d'un pois chiche n'ayant jamais prémuni un innocent contre une exécution aux États-Unis, sa bêtise proverbiale n'interdira pas à Romain Goupil de décrocher la Laisse d'or. La plupart de ses amis le disent : Romain aurait dû « Mourir à trente ans ». Car depuis ce film, c'est la déchéance. Quand il fait le paon, on croit entendre W. Bush : « ,J'étais pour l'intervention américaine durant la guerre du Golfe. Même chose pour la Bosnie et le Kosovo : le néopacifisme a provoqué du déshonneur intellectuel. » Cet ancien contestataire trotskiste qui rêve de dîner avec Laura Bush à la Maison-Blanche (et qui s'est contenté de déjeuner, le 8 mars dernier, avec Pierre Lellouche) braille partout à la télé son amour de la guerre et de l'Amérique. Cette fois, même son ami Cohn-Bendit n'a pas pu le suivre. Il lui reste BHL, autre croisé de l'Occident : « ,J'aime profondément Bernard-Henri Lévy. Le jour où il clamse, nous nous ennuierons à mourir. » Mais Goupil peut surtout compter sur Edwy Plenel. Le Roi du téléachat, qui a tourné dans un de ses films, lui ouvre les colonnes du Monde dès qu'il a une bêtise à écrire, en général avec Bruckner et Glucksmann. « S'il n y avait pas eu Edwy pour me prêter main-forte avec Le Monde... » s'est-il félicité dans le passé. Il y a quatre ans, Goupil léchait déjà l'Amérique et vomissait sur les pacifistes : « Vous étiez bras dessus, bras dessous avec les staliniens et les fascistes. [...] J'ai vu vos badges munichois. Je vous ai vus rassemblés pour exiger l'arrêt des bombardements. » (QVM, 31.03.99.) Cette fois aussi, Romain en est certain, les Irakiens adorent les obus américains à uranium enrichi : « Ne parlez pas à la place de ceux qui s'expriment aujourd'hui à Bagdad et qui disent : "Nous attendons les bombardements pour enfin parler" » (France Inter, 20.03.03) Il regrette : « On aurait dû s'associer à M. Blair. » (France 5, 16.03.03) Fidèle aux chiens de guerre chauves du Pentagone, Goupil a bien mérité sa petite laisse de chihuahua ébouriffé.
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