Vlad
  
Vlad / Dies Irae /
  
   Dies Irae I mars-juin 2008 Vlad  
      
   

Les convictions seraient vertueuses si elles ne masquaient pas de sordides calculs d'intérêts.

 

— Les hommes agissent par stupidité —penser à cette innommable conjuration des idiots à laquelle on doit sans cesse se soustraire—; ou par naïveté —ce qui ne vaut guère mieux : tous les naïfs ont l'étoffe des martyrs—; ou par ambition —ce qui ajoute à toutes les tares une qui vaut toutes les autres.

 

— Tel courtisan déchut s'essaie à des plaidoyers pro domo : ma vie, mes œuvres, mes actes. En oubliant que son misérable bonheur ne tient qu'à ses mensonges. Et au prix de sa vénalité. Il survivra, tel le lézard qui abandonne sa queue en cas de danger.
Laissons le courtisan à sa misère : être et avoir été !

 

— Ce monde là est si ennuyeux. Où nous est demandé de prendre parti, sous les flux tendus des divers mensonges qui ne nous laissent point de répit.
Nous demandons notre droit de retrait.
Face à la bêtise puante de ce monde. Mais aussi d'une bonne partie de ses détracteurs. Il ne suffit pas de nier pour affirmer. Il est des indignations qui ne valent rien ; équivalence de sommes nulles.

 

— Ces crétins n'ont pas encore compris que le Ciel est vide de toute forme de dieux. Et qu'avant et après tout, il n'y a rien, sinon ce hasard qu'on peut dénommer vie...

 

— Respecter un monde qui se consume et crève de son idiotie profonde. Pari improbable. Il n'est plus que peu de choses à consommer, ou qui ne seront détruites sous peu. Quant à inventer, cela suppose la destruction des formes mortes, de toutes ces structures du non-vivant qui se meurent d'elles-mêmes —jusqu'à imposer un ordre où les bio-invasions physiques et mentales deviennent la seule « vérité ».

 

— Plutôt que les vérités dernières, nous préférons l'avant-dernière !

 

— Nous réfutons également les assertions de ceux qui considèrent —sit venia verbo— que toute la faute est du Verbe. Comme ceux pour lesquels toute vérité s'inscrit dans le Verbe. Oubliant que ce monde là, les données du pratico-inerte n'ont engendré qu'une geôle —geôle globale— qu'il convient de fuir, par tous les moyens.

 

— Ne croyant ni à Dieu ni à Diable, il nous semble difficile d'affirmer que l'Enfer est la norme, ici-bas.

Même si la profusion des vies sous-larvaires et de leurs concepts qui caractérise cette époque nous donne concrètement une certaine idée de l'enfer; à l'instar des paysages de feu, de flammes et de supplices, esquissés par Brueghel à l'aube de ce que l'on croyait la Renaissance.

 

— Ne jamais plier même sous les vents contraires; sous leur Loi qui n'est pas la notre ! Il s'agit bien d'ignorer ce qui en est le concept. Notre emblème est celui du Léopard, qui meurt avec ses taches.

 

— Le Chaos est dans le monde et dans nos vies, survivre n'est qu'un compromis provisoire. Face à la force des éléments premiers d'où nous venons et où nous retournons, une seule loi : l'Entropie. Le Chaos final.

 

— Actualité de la Gleichschaltung (mise au pas totalitaire) mise en œuvre par les nazis dès leur accession au pouvoir. Non point par les mêmes méthodes —les démocraties modernes répugnent à verser le sang, sinon celui des allogènes—, mais avec le même contenu : écrasement de la pensée, massification de la bêtise; car un peuple soumis aux injonctions d'un pouvoir paranoïaque, infantilisé par l'obsession sécuritaire, ne saurait avoir les moyens de dire non.

 

— Ce monde est devenu un royaume de simulacres, d'ombres et de spectres, où se perd l'essence de la vie, qui n'est point celle du royaume des ombres, même en couleurs numérisées.

 

— « C'est pourquoi la diffamation de l'ennemi fait partie de la servilité courtisane dans le royaume des ténèbres. » (Ernst Jünger)

Plus besoin de s'indigner des méfaits de l'adversaire, mais en tirer une joie mauvaise qui autorise les pratiques les plus immondes, en vue de sa destruction. ce qui autorise tout : il n'est plus de distinction entre l'acceptable et l'inacceptable, la mort devient une notion abstraite, réduite aux algorythmes du langage de l'État. Depuis, la langue du IIIe Reich a proliféré, il est vrai.

 

— « Ni remords, ni regrets », devise emblématique : pour nous autres; pas pour les autres !
LARVATUS PRODEO.

 

— Il n'est pas de remèdes et moins encore de solutions.
FUCK UP ASSHOLES !