Vlad : English civil war.
21/12/99

punk. Moche, con, pourri, laid, fuckin' bastard & so on. Substantif trouvé dans le slang U.S. et acclimaté, en passant par le CBGB, en territoire U.K.. Pour le meilleur du pire.
Mémoire des années noires : 76-80. Années marquées par la déroute et la trahison. Les bourges, après des suées froides, reprennent du " poil de la bête ". Le Fig-mag et Thatcher vont les doper. L'ordre doit régner — leur ordre et leur confort : déclinable au plan esthétique, politique et moral… Les années 70 finissent mal. Le Rock vecteur d'une culture " en marge " aussi… Le rock, cri de révolte, celui de l'émeute des blancs et des peaux mates — cauchemar de l'Amérique et de ses prêtres — devient un produit. Ça se vend et sa rapporte autant que le valium. L'Amérique sait comment traiter les rebelles : meurtres, suicides et héroïne. Le spectacle doit continuer.

pointg.gif (57 octets) HERE COMES THE PUNK.

Le punk, c'est l'explosion noire, le retour de l'abject, de l'immoral ; l'explosion noire. Contre l'ordre, un seul mot d'ordre : le chaos. Cela ne concerne pas seulement la bande-son mais l'existence aussi. Porter le chaos dans la vie et dans l'esprit, " In cauda venenum est " : dans la queue est le venin.
Vous allez en baver ! Pas de commentaires ! DESTROY dit-elle ou dit-il ! À commencer par soi-même. Pas de temps à perdre avec les autres. Pas le temps de penser. Boredom. Ennui. Pretty vacant. Nous sommes joliment vides ! Le Vide noir, c'est la force qui nous porte au climax. Le point d'ivresse où tout se joue entre la force et l'abrutissement. Accès au néant garanti contre un demi-litre de tequila bu sans respirer. Effet garanti.
Peu pourront survivre. Mais d'abord, pourquoi survivre ? Le Jeu — si jamais on a eu envie de jouer — est piégé. Tout s'effondre. Le paysage n'est plus qu'un champ de ruines carbonisées, grises ou noires. Les couleurs pastel, immondes, on les garde pour les séries T.V. ! Qu'est-ce qui reste dans les décombres ? Le recours à la Haine. Au néant. Trois minutes avant le crash —celui de l'avion, ou du monde, ou du train où tu vas cramer à 2 000°C. !
À quoi bon s'inventer des raisons de vivre, de croire, d'espérer (in memoriam Kant) quand on sait qu'elles sont fausses. Cela ne te convient pas ? Va vomir ! Si tu n'as pas trouvé la dose létale. Va te vomir toi-même, ce monde et son ordre sinistre, son bonheur programmé, sa beauté de cauchemar.

pointg.gif (57 octets) Il reste une bande-son pour ces années destroy au goût de sang et de guerre. Tout le contraire de ce qui était programmé !
On connaît l'avantage de la bande-son : on peut la programmer, l'effacer. Préférer le silence, si l'on veut. Le son nous permet un peu d'oublier le temps. Même si le temps ne nous oublie pas. Mais pas question d'oublier la rage, la colère, la Haine ! La Rage ne s'oublie pas. Elle est là. On a toujours raison de se révolter, n'en déplaise à ceux pour qui l'évidence c'est de se résigner ! Contre la résignation, c'est un peu ce que nous apporte le live du Clash-99 "From here to eternity". Mémoires d'outre-tombe si l'on veut. Et alors ? L'éternel vaut mieux que l'actuel. Au croisement des routes, il reste à chacun de choisir son gang. Le diable y reconnaîtra les siens ! Pour nous, le choix est fait. On enclenche la bande-son. La bande titre du film c'est "French civil war" ! Mention de la date : 1999.

pointg.gif (57 octets) Cela ne te plaît pas ? T'inquiètes ! Demain ce sera pire !