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  Vlad Vlad  
 

Spüren 2 .

 
 

Daté été 2001.

 

 

    

ette époque se complait dans tous les genres de bassesses, la bassesse fonctionne comme norme de groupe, norme impérative incrustée dans les objurgations du consumérisme. Le ridicule ne tue plus dans une société qui devient ridicule dans son principe et dans son mode de fonctionnement. Pseudo-penseurs, pseudo-critiques, pseudo-esthètes, pseudo-auteurs. À chacun son quart d’heure de gloire si bien évalué par l’esthète industriel Andy Warhol. Warhol, cet idiot consumériste, obsédé par le billet vert et pour lequel l’art industriel, celui de la sérigraphie, rapportait plus que la technique maniaque des vieux maîtres. Le cynisme de Warhol n’a rien de choquant. C’est une crapule parfaitement en phase avec son époque, celle où le néo-capitalisme yanqui substitue à l’être une seule dimension : l’objet. Sous une forme brutale, c’est la marque de soupe Tomatoes Campbell qui campe sur les cimaises. Qu’on ne nous parle pas de distanciation ou de dénonciation. Le même Warhol qui construit une image brutale de la démocratie américaine —celle de la chaise électrique— termine sa trajectoire en tant que peintre mondain, cupide, immonde et fashionable. Il résume à lui-seul le syndrome de l’artiste crapule, s’agit plus de créer mais d’abord de vendre, vendre des pseudo-représentations subversives, les icônes de Mao, le sinistre chancre rouge, celles de Monroe ou de Jackie Kennedy. Warhol, peintre de la jet set liquide le travail de Warhol, maître d’œuvre de la Factory, où étaient présents des gens aussi estimables que Nico ou quelques éléments du Velvet Underground. Le problème est que la fracture esthétique impulsée par la Factory ne gagnera qu’un succès de légende. Celle de la beauté incroyable de Nico, icône définitive des sixties, tellement perdue dans ce monde-là —les crabes qu’elle côtoyait— qu’elle en vint à haïr sa propre beauté et à se détruire.

 Il est des images qui font mal, celles d’un remarquable documentaire comme « Nico-Icon », Nico si belle et si destroy. Avec une mort cruelle, programmée à coups de speed, de shoots et d’alcool, histoire de réfuter sa propre beauté qu’elle ne supportait plus. À la fin, il ne lui restait qu’à jouer sur son pauvre harmonium, au matin, dans une chambre partagée avec un quelconque junky, « Deutschland über alles ». Musique froide, glaciale, d’égérie de la mort.

 Warhol paradait avec la jet set, Nico a toujours évoqué la mort, parce qu’elle reste belle et inoubliable.

This is the end,
my friend…
   

 

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