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  Vlad Vlad  
 

Tout va bien.

 
 

18/03/2001.

 
 

 

out va bien mais, mais tout irait mieux si le révérend père Tinc —écrivain paroissial qui sévit dans les colonnes du journal Le Monde— arrêtait de nous les casser, en prêchant dans le désert au nom du dernier carré des papistes, cette bande de jean-foutre qui se lamentent à propos de la désaffection dont leur idole et ses lieux de culte seraient victimes ! Odieux complot médiatique, intenté par des ennemis de l'Esprit Saint ! Esprit saint mon cul ! Nous, on n'aime ni l'esprit saint, ni les papistes, ni leurs idoles ! la destination ultime des églises, mosquées, synagogues, sans parler des dojo zen, c'est de faire de belles ruines ; ou, au choix, des porcheries ou des écuries, à l'image du bétail qui persiste à les fréquenter !

Je sais que j'exagère : la viande de porc peut être consommée sans problèmes ; pas la viande des prêtres pédophiles qui pue considérablement. Bien sûr, il y a les équarrisseurs. Métier rebutant, mais nécessaire ; qui devrait être mieux subventionné ! Tuons tous les cons et tout ira mieux ! Rude tâche en perspective !

L'idolâtrie religieuse fait partie des pires saloperies qu'ait engendré l'engeance humaine, à part J.-M. Messier et B.-H. Levy ! Mais ces deux crevures —manager de choc et pseudo penseur de salon— ne méritent même pas le prix d'une balle : trop vils, trop cons, trop nuls ! Faisons confiance à la nature pour évacuer ces ratés de l'évolution. sont pas les seuls d'ailleurs ! Espérons que la nature sache se venger de l'immonde connerie humaine. Il suffit d'attendre, même si on sera plus là pour voir. Et alors ? Ça a déjà commencé, beaucoup de connards ont déjà un virus dans le disque dur, c'est réjouissant !

Éliminer les crétins religieux, cela suppose la mise en œuvre de quelques principes hygiénistes ; citons en un, inventé à l'époque où le surréalisme avait raison : transformer, par exemple, Notre Dame de Paris —dont nous aimons, malgré tout, les gargouilles sataniques— en lieu d'initiation pour jeunes vierges, avec une ampoule de sperme géante dans la tour gauche, et une autre de sang dans la droite ! Cela nous changera des bondieuseries touristiques ! Les vierges —s'il en reste encore au-delà de l'âge de seize ans— seront éduquées dans le sang et le foutre ! Sans violence et dans le plaisir ! Histoire d'honorer D.A.F. de Sade. La fin du christianisme devrait être orgiaque ! Et là, français, vous deviendrez vraiment républicains !

L'orgie sera totale —comme le suggérait le regretté William Burroughs—, qu'attend-t-on pour parachuter des porcs sur la curie romaine, la Kaaba, le mur des lamentations et autres lieux saints de l'idiotie humaine ? Aucun respect, c'est la seule formule pour penser libre —si un jour tu as envie d'être libre.
Admettons que tu ne le sois pas et que des relents mortifères de culpabilité te contrôlent ? alors, c'est simple, sache que personne n'est coupable sauf les sous-merdes, race au demeurant fort nombreuse !
Reste alors un esclave moyen, l'esclave formaté Vivendi, Nokia ou Liberty Surf. T'inquiètes, on va pas te tuer, mort tu l'es déjà, même pas en sursis, même pas à crédit, t'auras même pas droit à la Tequila rapido, juste au valium et aux réalités virtuelles !Tes pouvoirs neuroniques, ils sont déjà niqués !

Tout va bien. Mais trop de sinistres vieux crabes du genre Papon ont été épargnés par la Faucheuse, dommage ! alors que Brian Gregory vient de rejoindre les marécages sombres sous la lune noire ; la jungle psychédélique des origines. Brian Gregory contribua beaucoup, par son image flash et déjantée, contrepoint idéal à la beauté lugubre de Poison Ivy, au lancement d'un missile aussi efficace sur le mental que les V2 sur Londres en 44. Missile gothico-punk mémorable. Nom du missile : The Cramps. Intitulé du maxi-vinyl : Gravest hits.
Les Cramps ne sont pas un groupe quelconque, groupe essentiel pour la trash-culture, seul antidote efficace à la sous-culture hollywoodienne, au même titre qu'un film sublime comme «La nuit des morts vivants» nous préserve de la contamination Spielberg ! Avec le mort-vivant Brian Gregory, le swamp-rock des Cramps, ou le son psychotique des Rezillos, on résiste mieux à la vraie ordure : celle du Billet vert, de la frime et du pouvoir ! Brain Gregory is alive. Et nous, on réécoute «Lonesome town», ça vaut mieux que du rock chrétien !

 
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