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    Charles Bösersach

Juillet 2001
&T.

 
  Charles Bösersach  
 

  

éunion quelconque. Une grande belle femme, encore jeune. Elle s’ennuie. Elle fait avec sa langue des choses intéressantes. Lorsqu’elle se lève : pantalon transparent, string blanc, parfait. Quelques secondes de grâce. À peine un regard pour moi.

 Génie : faire l’eau pèse.

 Beaucoup aimé la façon dont ce vieil homme, souffrant des séquelles d’une embolie et qui venait de chuter, répond à ma main tendue pour l’aider à se relever par une autre main tendue, non pas « dépendante » mais, simplement, fraternelle.

 La jeune et jolie marchande de cartes postales.
— À plus tard…
— Je ferme à dix-huit heures…
— Je vous verrai après.
— Pour quoi faire ?
— Je veux vous faire la cour.

 Entendu Barbara (que je ne déteste pas toujours) chanter l’homme à la rose. Affligeant. Je préfère le point de vue de Borgès sur la politique (cf. son journal).

 Rêvé que je savais qu’Elton John allait être exécuté par une bande de gangsters conduits par Jean Rochefort. Nous décidons d’aller assister à la scène, cachés. Il ne sert à rien de tenter de prévenir E.J. : il ne nous croirait pas, ou cela ne ferait que reporter l’événement. En outre, nous avons peur des gangsters. Cela se passe un samedi. E.J. est en train de « bichonner » sa voiture, dans un garage souterrain. Les gangsters commencent par faire un tour de ville grotesque ; ils font les clowns, tout le monde rit. On dirait un défilé de carnaval. Puis ils descendent dans le garage souterrain. Nous sommes cachés en surplomb. Il ne faut pas faire de bruit (se faire repérer serait très mauvais). Ils arrivent, tirent. E.J. est mortellement touché. Il est par terre. Dès que les gangsters sont partis nous accourons auprès de lui. Il chante une chanson inédite qui dit (en anglais) « je ne comprends pas tout ce qui bouge autour de moi ». Evidemment, c’est triste.

 Caries, gangrènes, cancer, c’est vrai : la nature est bien faite.

 Il y a toujours une addiction…
— Mais, cela n’existait pas, avant…
— Avant ? Le mot n’existait pas.

 Une amie va voir un « médecin chinois » pour faire un régime. Il lui donne une liste des aliments à proscrire et quelques régimes types rédigés en petit nègre avec, en fin de liste : « deux ballotins de chocolat par jour ».

 Comme nous attendons des étrangers une façon de parler notre langue de manière révérencieuse, classique, qu’il arrive que le style soit « relâché » (vocabulaire, grammaire ou syntaxe), comme il est de coutume dans notre langage parlé, et cela sonne aussitôt comme une bizarrerie plus dissonante encore qu’un langage châtié utilisé entre amis.

 Dans la — contemplation ? ce vide mental où l’on se sent absorbé par le monde, subsistent, gênants, des grumeaux de pensée, d’idées, qui empêchent la parfaite dissolution.

— Le vin, c’est compliqué.
— Le plaisir, c’est compliqué.
Un silence puis « ah oui ! ».

 Dans le bus : un petit homme avec un cor de chasse.

 Entre la vache maigre et le viagra.

 Elle sent mauvais — non : elle sent fort. Passée la répulsion : se plonger dans le fumet.

 Ce qui me tue me rend moins fort.

 Que penser de cette vieille femme qui attend le dernier moment pour quitter le métro ?

 Des vieux, avec des vêtements de vieux, des affaires de vieux. C’est exprès ?

 Je m’assied et j’écris. Je suis comme une machine. Parfois j’écris en marchant.

 Je ne connais pas ce bösersach qui étale sa vie dans son « journal ».

 Une femme laide s’assied à côté de moi : humiliation.

 Ma principale qualité aujourd’hui : l’inertie.

 Ne dites pas « l’allégresse », dites « la femme de couleur ».

 Un des gestes de l’allégeance : regarder sa montre.

 Etre haï et trahi.

 Entendu dans le train « des fois, de fumer, ça me ferait passer le temps ».

 Homme plus que mûr étreignant une femme plus que mûre sur un banc, ostensibles, pathétiques.

 Elle est jolie : lorsqu’elle marche, ses genoux se touchent.

 La pie, campée avec insolence devant le bâtiment Charles Darwin.

 Un chien, d’une laideur extraordinaire.

 Pestilentiel : flatulence divine (D.C.)

 Jeunes, insolentes, charmantes, sûres d’elles (vraiment ?). Pas très jolies.

 Un bruit mou puis des pleurs : un enfant est tombé. Totale indifférence (encore dans les miasmes vineux).

 Quelqu'un s’était procuré « la vie mode d’emploi » de g.pérec, croyant qu’il s’agissait d’un ouvrage philosophique qui allait l’aider à résoudre ses problèmes existentiels. (from dc)

 L’ingénierie fine.

 Je me suis demandé pourquoi je n’avais pas envie de m’asseoir à côté de cet homme. Il a une « drôle de tête » : sa bouche ressemble à un gros anus boudeur.

 Devant le bassin à sec depuis des années : « eau non potable ».

 Elle enlève ses lunettes de soleil — c’est comme si elle se déshabillait.

 Publicité (imaginaire) : ravissante, souriante et élégante jeune femme :
— Mais, quel est le secret de votre bonheur ?
— Ah, je viens de me faire baiser comme une folle.

 Nous avons souffert.
Cela a — au moins momentanément — altéré notre métabolisme. Il en résultera probablement, à terme, des affections découlant de ces déséquilibres : nous souffrirons encore.

 Fillette n’a pas de chance : elle ressemble à sa maman.

 Qui est imbu boira.

 Il faut donner sa chance au Net.

 Une famille s’avance dans la rue, tous affublés d’énormes lunettes de soleil (malgré qu’ils ont l’astre dans le dos). On s’étonne que le chien n’en porte pas.

 Plus le temps passe plus je trouve rudimentaires et grotesques nos différentes fonctions (locomotion, nutrition, reproduction) : grosses ficelles.

 Deux petits vieux qui contemplent, navrés, démoralisés, leur voiture toute rayée (vandalisme).

 Limage de Dieu.

 Métro. Des gamins parlent « nombres ». […]
— Deux milliards !
— Ça existe même pas !

 Chute de pâtes.

 Ce jeune homme dans le train : tout à l’heure il se goinfrait (de brownies ?) et maintenant, blême, fiévreux, il somnole en se tenant l’estomac.

 L’épier, jaloux (dc).

 Verlaine et Rimbaud se croisent en voiture : poète-poète (dc).

 Cerisier lourd de fruits, là, en pleine ville. Incongru.

   

  
Charles Bösersach

Charles Bösersach

 
    

  
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