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ILS ONT VOTÉ ? ET PUIS APRÈS ?

 

 

LE PÈRE DUCHESNE
Lille, le 22 Avril 2002.
(reproduit avec leur permission)
Contact : michel.cornille@vnumail.com

 

 
 

 

« Pour les élections présidentielles, je ne voterai pas. Je renverrai ma carte d'électeur barrée en rouge avec l'inscription Moulinex. De toute façon rien ne peut aller comme ça. Après nous, d'autres suivront. Un jour, ça pétera. Et alors mai 68 ressemblera à une promenade »
Une ouvrière de Moulinex.

ontrairement à ce que l'on pense, le droit de vote n'est pas un acquis des luttes sociales. Personne n'est mort pour l'obtenir. Le suffrage universel a été octroyé par ce mauvais exemple de démocrate qu'est Napoléon III (sauf pour la gente féminine qui l'obtiendra grâce à De Gaulle lors la 5ème république).
Dès l'origine, « le petit peuple » ne s'est guère soucié des urnes pour changer sa condition : il y a des traditions qui ne changent décidément pas !

Alors, si les pleureuses de la gauche éternelle viennent de se réveiller, ce n'est pas parce que nos conditions de vie se détériorent, mais parce que la carrière de leur chef vient de connaître un coup d'arrêt aussi brutal qu'imprévu.

Comme si l'élection de Le Pen le populiste pouvait changer quelque chose.

Comme si la politique des gouvernements où se trouvent des gens d'extrême-droite en Europe (Italie, Autriche) avait marqué un changement de politique sociale par rapport à celle de la droite traditionnelle ou à celle de la gauche !

Comme si, dans le cadre européen, ces élections avaient une quelconque importance. Depuis le règne de Mitterrand, les politiciens ont pris soin de se décharger de tout pouvoir. Chirac en est l'exemple type, puisque depuis quarante ans qu'on se le traîne, quiconque est bien incapable de citer la moindre de ses décisions. Le centre de tous les pouvoirs n'est plus Paris mais Bruxelles. Toutes les décisions importantes (les retraites, la durée du travail, la sécurité sociale, les privatisations des énergies, de la santé, de l'école etc.) y sont prises, en commissions par des technocrates froids et impersonnels, loin de tout contrôle démocratique.

COMME SI LE PEN POUVAIT ÊTRE ELU ! Possibilité nulle, si l'on regarde les chiffres (le FN a fait le plein de voix). Doublement nulle si l'on sait à quel bourrage de crane l'on va être soumis pendant ces quinze jours par tous les média pour obtenir le Bon Vote ( Il s'agit d'éviter les erreurs de vote réalisées par le Danemark lors de la signature du traité de Maastricht —erreur corrigée l'année suivante par de nouvelles élections ) ou par l'Algérie où les élections ont purement été annulées « pour sauver la démocratie » — avec les conséquences que l'on connaît.

Alors, pourquoi l'effroi de ces bonnes âmes citoyennes et républicaines ? Parce que Le Pen a un électorat majoritairement « populaire ». C'est l'odeur de frites, d'ail et de sueur qui remonte et irrite les narines du microcosme politique et journalistique : « mon dieu, le peuple revient ! » Ces gens n'ont rien compris !

Comme le dit Marx, « quand j'entends le mot peuple, je tremble pour le prolétariat ». Mais sur ce coup, c'est le prolétariat qui a marqué un point. Le peuple a voté Le Pen, le prolétariat s'est abstenu.

Car c'est l'abstention qui a fait le meilleur score (28%, plus les 10 à 20% de gens non inscrits sur les listes (on ne sait), plus tous ceux dont les droits civiques ont été suspendus). C'est la légitimité même de ces élections qui est remise en cause, puisque ces politiciens n'ont été élus qu'avec une infime minorité de voix des gens de ce pays. Or, ces abstentionnistes sont majoritairement les gueux, les exclus de ce système (chômeurs, précaires), ceux qui n'ont plus rien à perdre et rien à gagner (surtout pas des stocks-options).

Mais l'abstentionnisme record n'est pas le seul élément positif de ces élections, puisque l'on a appris par la même occasion la mort du Parti Communiste et la disparition prochaine de ces assoiffés de pouvoir que sont Les Verts.
Certes, on ne peut encore, avec Proudhon, « porter un toast à la révolution », mais se sont des éléments réconfortants pour ceux qui souhaitent un changement radical de société. Parce que depuis 20 ans la gauche a causé une suite de désastres sociaux, que la droite aurait été bien incapable de porter à terme. Ces désastre n'ont été possibles que par les illusions dont la gauche était porteuse (la gauche défend les pauvres !!!).

Nos élites sortent des mêmes moules que sont les grandes écoles de la république et ne sont portées que par leurs ambitions immenses. Le terme droite et gauche ne veut plus rien dire parce qu'ils ont choisi le système politique bipolaire anglo-saxon. Ils ne sont plus à la tête de l'État pour défendre le bien commun (l'ont-ils jamais été ?), mais pour assurer le maximum de profit aux privilégiés et aux multinationales. Le seul pouvoir réel qu'ils gardent est le pouvoir de répression (armée, police, gendarmerie), afin de maintenir la paix sociale.

C'est donc une opportunité fantastique qui s'offre à nous de régler radicalement le problème social en suspens en reléguant aux poubelles de l'histoire tous les Jean Foutre de politicards véreux qui vivent depuis si longtemps à nos crochets !
Avec ce printemps radieux, le temps de la grande lessive est venu !
Encore un effort camarades.
Parce qu'entre la peste et le choléra,
L'ABSTENTION EST UN DEVOIR CIVIQUE.
   

 

     
    

  
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