29 mars 2000

 

Bruno,
je pars demain pour Bordeaux, il le faut. nous n'irons pas ensemble au cinéma, j'en suis désolé. mais je garde précieusement tes coordonnées.
il faut que je t'avoue avant de partir que j'ai flashé pour toi hier soir au Banana Café. tu corresponds tout à fait à mon type de mec.
outre l'envie de faire, pardon de baiser avec toi, j'ai aussi envie de partager ce que tu es. c'est trop con, j'ai du mal à trouver les mots.
c'est pas évident de tomber amoureux d'un hétéro, encore moins de le dire. surtout lorsqu'il s'agit d'un coup de foudre.
je souhaite te revoir vivement. je ne monte que très rarement sur Paris. mais je suis persuadé que toi, tu pourras descendre sur Bordeaux.
tu as mes coordonnées.
hier au soir, en te quittant, j'étais un peu perdu. je n'ai pas dormi de la nuit. mon torse, mon dos, mes épaules, mes bras sont couverts de mots d'amour au marqueur Bilo indélébile qui te sont adressés. voilà.
cette lettre aujourd'hui n'a l'air que d'une grosse connerie, mais je souhaite sincèrement que tu puisses lire entre les lignes. je t'aime Bruno comme ça, brusquement, sans logique, sans attente, sans avoir besoin d'en savoir plus sur toi ou plutôt avec une énorme envie de te connaître plus, plus.
Vincent.