Pour beaucoup, Choron restera le monsieur chauve et ivre qui mettait sa bite dans les flûtes de champagne.
Remarquez, y a pire comme trace laissée sur terre. BHL, exemple au hasard, ne laissera-t-il pas l’image d’un triste sire qui montrait sa chemise blanche dans les postes de télévision ?
Quoi qu’il en soit, le Prof était bien plus que cela.
Quand j’étais jeune (et vrai) journaliste, de la bande des Hara-Charlie-Kiri-Hebdo, c’était lui qu’on voulait tous rencontrer.
Parce qu’il avait la classe. Le panache. L’esprit vif. La grande gueule qui cogne.

Choron

Les autres étaient bien gentils de dessiner et d’exprimer leurs idées, mais qui leur fournissait le papier ? C’était bien lui. Escroc, menteur, voleur, peut-être. Mais qui avait les couilles d’être leur directeur de publication ? D’aller jusqu’aux procès ? D’endosser les dettes ?
Lui. Toujours lui.
Sans lui, aucun des artistes devenus aujourd’hui célèbres ou morts ou les deux n’aurait pu sortir la moindre blague, le moindre dessin.
Ils lui doivent tout. Et par ricochet, nous, les Grolandais, aussi.
Car si hier le Prof n’avait pas ouvert le ventre de la société à la hache, jamais nous ne pourrions aujourd’hui la finir à l’Opinel !
Merci à toi Georges Bernier.
On se reverra pas là-haut, y en a pas, mais je suis heureux de t’avoir vu en bas.

Benoît Delépine.